Le routes de la soif :  voyage aux sources de la mer d’Aral

GRAS Cédric

Cédric Gras, géographe passionné par les ex-républiques soviétiques d’Asie centrale (Alpinistes de Mao, Les Notes avril 2024), part accompagner son ami réalisateur Christophe Reylat à la découverte de ce qu’il reste de la mer d’Aral et du fleuve Amou-Daria qui l’alimente. Ce périple au travers de l’Ouzbékistan, du Turkménistan et du Tadjikistan leur permet de constater l’étendue du retirement de la mer, pour ne laisser qu’un petit lac aux eaux turquoises entouré de chalutiers ou d’entrepôts, rouillés, démontés, et de villages abandonnés. Leur périple les emmène aux confins de l’Afghanistan, dans le Pamir, sur un immense glacier source de ce fleuve. Les Soviétiques en ont détourné le chemin et créé un réseau de canaux permettant d’irriguer les terres arides bordant le désert du Karakoum pour le transformer en champs de blé, de coton ou en rizières. C’est aussi l’occasion de visiter des sites antiques abandonnés, de parler aux ramasseuses de coton ou aux petits artisans, de profiter de l’hospitalité locale. Mais ce problème n’est pas une nouveauté, les Russes sont partis en 1991, d’autres civilisations antérieures avaient déjà pris l’eau du fleuve pour irriguer les cultures, et les Afghans seraient en train de creuser de nouvelles tranchées pour profiter de cette eau si rare dans leurs contrées. Ils soulignent également la disparité des pays traversés. Certains essaient de tourner la page du régime soviétique, cela prend du temps. D’autres, difficiles d’accès, idéologues, hostiles au tourisme et à toute forme de pénétration étrangère, restent autocrates et russophiles. (C.M. et C.R.P.)