Policier déclassé, Emmanuel Cooper a perdu son statut d’“européen” et sa carte de détective. En 1953 au cours d’une mission secrète sur les quais de Durban, se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment, il est accusé de l’assassinat d’un enfant blanc et de deux autres meurtres. Il n’a que quelques heures pour se disculper, et mène son enquête dans les bas-fonds de la ville, territoire des trafiquants, des criminels et même des espions en cavale, où se mêlent toutes les races malgré les lois ségrégationnistes. Revoilà l’inspecteur Cooper, figure principale du précédent volume Justice dans un pays de rêve (NB juin 2011). L’enquête compliquée quoique classique, conduite par le policier, juste et honnête, donne souvent une impression de lenteur avant de s’accélérer un peu ! L’auteur a grandi dans le Swaziland ; il plonge avec justesse dans l’intimité d’un pays structuré par la hiérarchie des races et dévoile la réalité subtile des relations sociales, souvent plus forte que l’apartheid. Sinistres canailles ou comparses généreux, les personnages sont bien analysés dans leur complexité. Cette analyse sociologique de l’Afrique du Sud de cette époque là qui fait l’intérêt de ce policier, plus instructif que véritablement passionnant.
Le sang et la poussière
NUNN Malla