Le sari rouge

Les parents de Yalini, la narratrice, sont tamouls. Ils ont émigré du Sri Lanka, se sont rencontrés et mariés en Amérique. La jeune femme se sent pleinement américaine, quelque peu éloignée de la culture de ses ancêtres… Jusqu’au jour où son oncle, un redoutable Tigre (le mouvement de résistance tamoul), gravement malade, arrive dans sa famille pour y mourir. Et voici réunis tous les sujets abordés dans cet ouvrage : le mariage, la famille, le conflit qui déchire le pays depuis 1983. Mariage convenable arrangé ou mariage d’amour inconvenant, tout est possible, car de cette institution dépend la structure familiale, d’autant plus nécessaire pour une population dispersée dans le monde mais soudée par son appartenance à la même communauté. La révolte des Tigres tamouls demeure en arrière-plan permanent, avec sa justification et ses excès. Descriptions culturelles et vie quotidienne, fragments de mémoire familiale et introspection alternent dans de courts chapitres. Racontée avec sobriété par une jeune fille en quête de ses racines, cette plongée dans une atmosphère hindouiste, bien que morcelée, est émouvante. La qualité de l’écriture contribue à la réussite de ce premier roman.