Enfant surdouée, Coraline agace ses professeurs et les autres élèves. Chez elle, ses parents craignent qu’elle fasse de l’ombre à sa soeur cadette. Incomprise, l’adolescente se sent mal aimée, vit avec culpabilité les pulsions d’amour et de haine envers sa soeur. Manipulatrice, elle entretient une relation malsaine avec un certain Rachid, rejette les études, adopte des conduites marginales, fugue. Le skateboard et un avenir dans le cirque sont ses seules soupapes. Jusqu’au jour où… sauf dans le vide, sa jeune soeur, voulant l’imiter, est victime d’un grave accident.
Le texte n’est pas vraiment un journal, ni des lettres : plutôt une succession de moments mis par écrit sur l’injonction d’un vieux juif confident de Coraline. L’héroïne n’attire pas la sympathie mais devient progressivement attachante. Le propos est dense, confus par endroits, lourd et mal structuré, dérangeant parfois et fait référence à l’histoire de Caïn et Abel et au roman de J. Steinbeck, À l’est d’Eden. La jalousie est analysée avec talent. Les problèmes d’adaptation à l’environnement des enfants dont l’intelligence est au-dessus de la norme sont soulevés, au milieu d’une indifférence flagrante.
A-M.R. et M-F. L.G.