Comme chaque année, la narratrice est ravie de passer les vacances avec son grand-père sur l’île de pêcheurs où il habite. Cette année, elle remarque sur son bras un curieux dessin de crabe qu’elle retrouve tatoué sur d’autres personnes dans le village. Intriguée, elle interroge son grand-père qui, un soir, l’emmène sur une plage à l’autre bout de l’île. Ils y retrouvent les autres membres du clan, venus ce soir-là assister secrètement à un phénomène très étrange…
L’ambiance qui imprègne l’histoire prend sa dimension dans les beaux aplats de couleurs nuancées et joyeuses de cette île japonaise reculée qu’on imagine marquée de tradition. Le traitement des images au tracé incertain comme avec des papiers découpés lui donne un aspect un peu irréel, magique, montant doucement vers le merveilleux mystère final. Tradition contre modernité, rythme de vie intemporel, suggestion plus que description… Tout concourt à sacraliser le drôle d’«héritage» que reçoit la petite fille, tenue dans un secret qu’elle devra à son tour protéger des convoitises et des explications rationnelles : l’existence d’un crabe fabuleux sur cette plage cachée au bout de l’île. (M.T.)