L’abbaye désaffectée de Chenecé est occupée pendant les vacances par ses propriétaires, une famille nombreuse et bruyante. Parmi eux, un adolescent recherche le silence dans l’ancienne sacristie ; peu doué pour les études, gentiment méprisé par ses cousins, il devient coursier chez le libraire du village, et gardien de la propriété en hiver. La solitude le ravit, il plante un verger, s’efforce d’être invisible, sauf pour son amie Julie. Il apprend à utiliser de vieux appareils photographiques découverts dans un placard. Mais ses journées sont bien vides… C’est avec de longues phrases sinueuses, à la manière de Proust (comme dans Les Hautes Falaises, NB janvier 2009), que se raconte le narrateur, jeune homme solitaire et misanthrope. Il s’interroge sur la façon de donner un sens à sa vie quand on échappe aux modèles convenus. Les chemins qu’il emprunte, en décrivant minutieusement les objets et les lieux qui l’entourent et constituent son univers, ne sont pas très convaincants. L’attente d’événements qui ne se produisent pas, dans un cadre qui s’éloigne de plus en plus du réel, finit par décevoir, même si un style agréable rend facile la lecture de ce court roman.
Le Séjour à Chenecé
GOUX Jean-Paul