À soixante ans, Jean-Max Coudon raconte son long parcours pour surmonter une surdité profonde, survenue à l’âge de quatre ans, à la suite d’une méningite cérébro-spinale tuberculeuse traitée à la streptomycine au Maroc. Ses parents l’emmènent à Paris consulter une orthophoniste spécialisée dans la rééducation de la parole chez les enfants sourds. Il apprend à lire sur les lèvres et à affiner lecture et prononciation en utilisant des sensations tactiles. Une longue épreuve couronnée de succès : poursuite d’études loin de tout établissement spécialisé, obtention du diplôme de pharmacien, pratique de nombreux sports, utilisation courante de l’espagnol : le handicap maîtrisé lui permet de vivre une vie professionnelle, familiale et sociale épanouie.
Convaincu que le langage des signes condamne à vivre dans un véritable ghetto, il milite en faveur de la méthode qui l’a sauvé. Fort de son expérience, il met au point un “Vibravoice”, petit appareil peu encombrant qui permet de combiner lecture labiale et vibrations émettant les sons correspondants. Témoignage vivant et pudique d’un combat difficile, réussi grâce à sa ténacité et à l’amour des siens.