Cleaver est un journaliste anglais ultraconnu, présentateur à la télévision, qui, un beau jour, après une fracassante interview du président des États-Unis, s’éclipse au Tyrol du Sud, fuyant femme et enfants et surtout le livre explosif que son fils Alex a écrit sur lui. Le voilà installé dans la maison sans confort d’un vieux nazi décédé récemment. Il découvre alors un monde rural montagnard où l’on parle un patois allemand – non traduit dans le livre – qu’il tente d’assimiler. Il essaie de s’acclimater aux habitants de ce rude canton campagnard, de faire silence dans son esprit qui ressasse le passé, de vivre dans le concret, de s’investir physiquement, prendre la hache ou la fourche… L’univers obsédant d’un être essentiellement préoccupé de lui-même n’est pas forcément un cadeau pour le lecteur, même s’il est construit avec un talent certain, déjà signalé dans Rapides (NB juin 2006). Cette voix sournoise qui ne se tait jamais et le tumulte, pourtant bien décrit, d’un ego démesuré, sont lassants, même avec la neige en contrepoint.
Le Silence de Cleaver
PARKS Tim