Le Silence des vivants

En République démocratique du Congo, sur le site d’une mine de coltan, une terre rare convoitée par les Russes et les Chinois, six Français sont assassinés. Leurs dos lacérés portent ces mots: « meure la France ». Le massacre remonte vers les services secrets français et le Quai d’Orsay. Un ancien agent de la Centrale, retiré dans un couvent, est envoyé sur place alors qu’à Paris les milieux politiques discutent de la façon de traiter le problème. Une agent de la CIA, ancienne amie du moine, vient à son secours… Plutôt qu’un thriller, ce roman d’espionnage renoue avec le goût de l’exotisme de Jacques Baudouin (La reine du Yangzi, NB janvier 2012) et témoigne de sa connaissance des cabinets ministériels, notamment au Quai d’Orsay. Il en résulte parfois, malgré une écriture claire, des allusions politiques un peu appuyées et des longueurs lors de conversations officielles. Cependant l’actualité brûlante du sujet dans un contexte international donne à ce roman un intérêt tout particulier. Bien ficelés, les rebondissements et les scènes africaines très vivantes sont captivants ; enfin le héros, doté d’une épaisseur humaine complexe, est fort attachant.