Derrière les grilles du zoo, accroché à une branche, un singe rêve. Il aimerait tellement ressembler aux humains qui l’observent, porter comme eux des vêtements, conduire une voiture. Puisque les hommes ont été des singes, peut-être peut-il devenir un homme ? Sa mère le ramène à la réalité. Pourtant, un jour, il fait sensation parce qu’il s’est fabriqué un sifflet avec une feuille et chante comme un oiseau. La célébrité est là, il part pour la ville. Beaux vêtements, chaussures, applaudissements… et s’il lui manquait l’essentiel ?Sortir de sa condition, évoluer n’est pas sans risque et revenir sur ses pas difficile. Ceux que l’on a quitté n’ont pas changé, eux, et vous regardent comme un étranger. Croire en soi, cultiver son talent et accepter le sentiment de solitude qui, tout compte fait, est largement partagé, c’est déjà une part de bonheur. Quand survient l’âme soeur, la nostalgie s’estompe. L’illustration époustouflante de beauté allie légèreté de l’aquarelle et force des expressions, des mises en page. Un vrai coup de coeur pour cet illustrateur italien. Comparativement, le texte pèse par son intention, avec une réflexion très adulte sur le déracinement.
Le singe
CALI Davide, FOLI Gianluca