Le soi-disant

PAGÈS Yves

Romain, jeune garçon de « onze ans moins des poussières », se retrouve dans un scénario de film catastrophe. En face de chez lui, son collège Édouard Pailleron est en flammes ; il croit apercevoir sa soeur transformée en torche vive, perd connaissance, puis disparaît pendant trois jours. Que s’est-il passé ? A-t-il été témoin ou acteur de ce drame ? Tentant de survivre psychologiquement au sein d’une famille déséquilibrée, le gamin invente pour la police une histoire à dormir debout en désignant comme suspect un certain « Kant », dont il a emprunté par mégarde un livre à la bibliothèque ! La seule personne susceptible de lui apporter réconfort et affection est la concierge Mildred, nounou à ses heures.  Yves Pagès rentre dans le monde d’affabulation de l’enfance en empruntant un vocabulaire juvénile et des jeux de mots qui rendent le héros fragile et sympathique. Le langage familier, parfois décousu, plonge le lecteur dans les affres de l’enfance du héros, souffrant d’hallucinations par manque d’amour. Mais combien sont lassantes ces phrases interminables qui explosent dans tous les sens au risque de faire perdre le fil de la pensée bavarde et déconcertante du héros ! Particularité déjà remarquée dans Plutôt que rien (NB avril 1995).