En 1977, un hasard heureux permet à Joseph le musicien, quinze ans, d’intégrer la communauté chaleureuse et aimante des « bohémiens » parisiens de l’Impasse des Artistes. Sandor, Juif hongrois, est le chef de ces exilés qui vont façonner la personnalité de Joseph à la famille indifférente. Sandor initie l’adolescent à la photographie, un art porté au sommet par ses compatriotes : sa vocation d’adulte fera revivre des moments de bouleversantes découvertes. Hommage reconnaissant et mélancolique à des femmes et des hommes originaux et courageux, ce roman écrit à la première personne est bâti en d’incessants allers et retours. Présent et passé se répondent avec justesse et émotion. Devoir de mémoire et introspection habitent ces pages très vivantes. L’auteur de La transcendante (NB octobre 2013) nous emmène dans le berceau de ses personnages : la Mitteleuropa de l’entre-deux-guerres. Une narration, parfois étirée, mais toujours érudite, la ressuscite en images pleines de charme, de fureur, de drames provoqués par les convulsions de l’Histoire. Ce récit au suspense bien aménagé entraîne le lecteur dans un univers baroque de survivants, indissociable de leur Monde englouti. (A.C. et B.Bo.)
Le songe du photographe
REZNIKOV Patricia