Quand SebastiĂ o Salgado revient au pays de son enfance, il ne reconnaĂźt plus rien. Le photojournaliste contemple alors autour de lui le spectacle dĂ©solĂ© de la nature : la forĂȘt, avec ses arbres magnifiques, a Ă©tĂ© dĂ©vastĂ©e. Il rĂȘve, malgrĂ© les sarcasmes des villageois rĂ©signĂ©s, de faire repousser les grands arbres de sa jeunesse. Il achĂšte des graines, les plante⊠et ils meurent. Il recommence pour un rĂ©sultat semblable. SebastiĂ o persĂ©vĂšre, et dâannĂ©e en annĂ©e, une forĂȘt entiĂšre repousse. Les villageois restent pourtant passifs devant ce renouveauâŠÂ   Selon le principe de la collection, Muriel Kerba a crĂ©Ă©, dans son atelier, des images Ă la limite de lâart abstrait, oĂč architectures et vĂ©gĂ©taux tissent un Ă©trange dialogue. PrĂ©sentĂ©es Ă Valentine Goby, ces peintures lui ont Ă©voquĂ© lâhistoire vĂ©ridique du photojournaliste reconverti en sylviculteur, qui a fait reverdir toute une rĂ©gion du BrĂ©sil. Au symbolisme des illustrations rĂ©pond le style Ă©purĂ© et poĂ©tique du texte. Les accents de conte intemporel Ă©voquent une histoire trĂšs actuelle oĂč lâhomme prend conscience quâĂ force de patience et dâobservation des cycles naturels, il peut gommer les erreurs commises envers la nature dans le passĂ©. Un trĂšs beau livre. (M.T.)
Le sorcier vert
GOBY Valentine, KERBA Muriel