Après Le pont du diable (NB Mai 2010), Héloïse et ses amis se retrouvent dans un port italien. Ils se font embaucher comme gardes du corps, chacun séparément, par de riches marchands partant pour la Terre Sainte en quête d’un héritage inattendu. Étonnés de se retrouver ensemble, les marchands commencent à devenir méfiants, tandis qu’Héloïse écoute les imprécations prémonitoires d’une étrange jeune fille aux yeux blancs qui lui apparait parfois. De fait, le bateau sombre et les protagonistes se retrouvent sur une île peuplée de sortilèges, sur un fond évocateur des déboires historiques de la croisade des enfants.
Les personnages sont solidement campés d’un trait vif et expressif. Ils se meuvent dans un scénario mêlant mystère et réalisme médiéval. Le dessin est un peu sommaire, tout particulièrement les scènes nautiques qui sont soit ébauchées soit outrancières. Les couleurs minimalistes sont posées en à-plats. Rehaussés d’ombres fermes, elles accompagnent le récit en changeant de tonalité au fil des épisodes. Si le suspense est prévisible, l’histoire, plutôt linéaire, est habitée de quelques visées moralisantes.