Tout a commencé en mai 68, mais c’est en novembre 1970 qu’il pleut sur Colombey-les-Deux-Églises. On enterre le Père, le général de Gaulle. Éric Zemmour commence ainsi le récit complet de quarante années de notre vie politique, financière, sociale et culturelle. Il en analyse les signes, parfois invisibles, qui ont amené les Français à perdre confiance jusqu’à une haine de soi et des élites, conduisant à ce qu’il appelle, dans son langage sans tabou, un « suicide ». Le Mondial de foot à Paris est devenu, en une nuit de folie, black-blanc-beur et non plus bleu-blanc-rouge, l’Europe n’est pas, comme on l’a malheureusement cru, la France en grand. Anecdotes, réflexions, rappels historiques illustrent une étude chronologique au fil directeur univoque assumé : déconstruire une déconstruction dont les responsables sont dénoncés. L’auteur (Mélancolie française, NB juin 2010) ne craint pas la polémique, mais, si l’ouvrage éveille les passions, le ton reste mesuré jusqu’à la conclusion empreinte de désespoir.
Le suicide français
ZEMMOUR Éric