Il y a six mois, Antoine Blin Ă©tait assassinĂ© puis inhumĂ© au PanthĂ©on. Denner, en compagnie de douze personnes seulement, assiste Ă son exhumation et Ă son transfert vers un cimetiĂšre de banlieue, dans lâindiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale. Il avait obtenu le privilĂšge de cette immortalitĂ© temporaire, grĂące Ă une Ă©phĂ©mĂšre notoriĂ©tĂ© fabriquĂ©e par la tĂ©lĂ©vision. Antoine Blin, la quarantaine, sâapercevait que son corps exsudait une odeur, devenue pour lui une obsession paralysante, lui faisant perdre lâestime de soi, quand il fut sollicitĂ© par Denner (intermĂ©diaire dâun chercheur) pour adhĂ©rer au « syndicat des pauvres types ». « La ChaĂźne » entrait alors en concurrence, le courtisait, le manipulait pour obtenir sa participation Ă une Ă©mission, lâĂ©lection de « Monsieur tout-le-monde », faisant de lui lâobjet dâintĂ©rĂȘt momentanĂ© des mĂ©dias.
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Ăric Faye combine subtilement le rĂ©alisme et la parabole sophistiquĂ©e Ă lâhumour cruel, au service du sans-grade mĂ©prisĂ©, solitaire. Le lecteur a du mal Ă sâintĂ©resser jusquâau bout (La durĂ©e dâune vie sans toi, NB novembre 2003).