Dans le village d’Afelba, en Érythrée, un ouvrier abyssin est retrouvé pendu en haut du sycomore sacré. Deux autres indigènes puis un riche propriétaire terrien, le marquis de Sperandio, connaissent bientôt le même sort. Lorsque l’on découvre un peu plus tard une vieille sorcière égorgée dans sa maison, le capitaine Colaprico, grand admirateur de Sherlock Holmes, engage une enquête pleine de surprises avec l’aide d’Ogba, son fidèle bachi-bouzouk. Qu’ont en commun tous ces morts ? Seule certitude : « il n’y a rien de plus trompeur que l’évidence ». Romancier, journaliste d’investigation et scénariste, Carlo Lucarelli (L’Île de l’ange déchu, NB avril 2002) raconte à la manière d’un conte africain, naïf et malicieux, une enquête semée d’embuches, de fausses pistes et de revirements. Son récit, émaillé de dialecte tigrigna et de subtilités régionales de la langue italienne, brosse un tableau de la société érythréenne au temps de la colonisation. Le foisonnement de personnages, les multiples digressions et les complexités inutiles de l’écriture peuvent nuire à la compréhension de l’intrigue. Mais le roman est sauvé par l’ambiance locale et par la faconde italienne qui confine au burlesque. Dépaysement garanti dans la Corne de l’Afrique. (A.-M.G. et D.D.)
Le temps des hyènes
LUCARELLI Carlo