Plus personne ne lâaime dans la maison : Ours sâen va, passe par un trou dans la haie pour explorer le monde au-delĂ du jardin, Ă la recherche de quelquâun avec qui il pourra de nouveau partager des secrets. Les fleurs sont belles, mais pour savoir si elles lâaiment, Ours effeuille leurs pĂ©tales, et leur met « le coeur Ă nu ». Puis il interroge les cailloux du chemin, lâeau de la riviĂšre. Câest elle, toujours semblable et toujours changeante, qui lui apportera une rĂ©ponse : son propre reflet dans lâeau.
Dans une structure rĂ©pĂ©titive Ă la maniĂšre des contes, le texte allie poĂ©sie et allĂ©gorie, comme les images aux tonalitĂ©s neutres, qui suggĂšrent les paysages plus quâelles ne les dĂ©crivent. Les dialogues sont chargĂ©s de rĂ©fĂ©rences symboliques pas toujours Ă©videntes, et la quĂȘte dĂ©bouche sur un autre questionnement : quel sens donner Ă lâimage de lâours renvoyĂ© face Ă lui-mĂȘme ? Une allusion au narcissisme de celui qui veut ĂȘtre aimĂ© sans sâintĂ©resser Ă lâautre ? La nĂ©cessitĂ© de trouver son alter ego ? Le besoin de se savoir aimĂ© est important pour chacun, mais lâalbum lâĂ©voque en soulevant dâautres interrogations, ce qui le rend dâautant plus dĂ©concertant pour un enfant.