Martine, la doyenne des caissières du supermarché, doit être virée, elle devient un peu lente. Le plan de Jean pour la prendre en faute tourne mal ; elle en meurt accidentellement. Or cette femme est la mère d’un quatuor bizarre, mi-hommes, mi-loups devenus les spécialistes de hold-up violents. Ils décident de se venger de Jean en le tuant et en le mangeant, comme il convient à des hommes-loups qui se respectent. S’ensuivent diverses courses poursuites auxquelles participent aussi Blanche, aux gènes de loutre, et la fascinante Marianne qui saura désorganiser la cohésion de la fratrie. Le monde des sauvages se laisse découvrir peu à peu au fil de cet épais roman graphique, un monde dans lequel les manipulations génétiques permettent aux géniteurs de rajouter de la force à leur descendance. Pour qui n’a pas lu le roman de Gunzig, le récit heurté par un découpage complexe et des dialogues souvent bavards n’en facilite pas la compréhension. Cependant, après quelques efforts d’attention, le lecteur acceptera de se laisser fasciner par l’originalité de l’univers d’anticipation proposé où se mélangent marketing élaboré, génétique de pointe et retour à la nature. (Y.H. et E.B.)
Le temps des sauvages d’après le roman de Thomas Gunzig
GOETHALS Sébastien