Trentenaire, Samuel Benchetrit a bien des talents : un premier roman dont le ton et les propos nâavaient pas laissĂ© indiffĂ©rent ; une mise en scĂšne au thĂ©Ăątre, lâautre au cinĂ©ma dans lesquelles jouait son Ă©pouse Marie Trintignant ; et, dernier trimestre 2005, encore une piĂšce, un film et ce livre. Premier tome dâun cycle de cinq, câest la chronique mi-autobiographique mi-romancĂ©e dâune enfance en banlieue dans les annĂ©es quatre-vingt. Il promĂšne le lecteur aux diffĂ©rents Ă©tages dâune tour mal entretenue, occasion de conter la vie quotidienne, chaotique, fantasque, violente et pleine dâhumanitĂ©, dâune population composite. Lâascenseur y a sa place, comme le vieux voisin Ă©conome, les copains maghrĂ©bins ou âcĂ©fransâ, les petites soeurs Ă protĂ©ger, les filles quâon drague, la femme cocufiĂ©e qui sâoffre aux ados, les bastons, la drogue, les flics impuissants⊠Tout cela est brossĂ© dans une langue de tous les jours, gouailleuse et relĂąchĂ©e, pleine de vie et de spontanĂ©itĂ©, derriĂšre laquelle se devinent les humeurs et les sentiments.
Un livre court, tonique, souvent drĂŽle, en forme de brefs rĂ©cits, fĂ©dĂ©rĂ©s par un mĂȘme thĂšme. Un petit plaisir.