Le temps est à l’orage

Joan Hossepount, cinquante ans, gardien d’Aurinvia, site de lacs et de forêts, se souvient et se raconte. Il se souvient de son enfance fracassée par la mort accidentelle de ses parents et de sa jeune soeur, de l’ami Will, engagé comme lui dans l’armée et mort lors d’un raid, de son grand amour qui l’a laissé veuf, tout jeune, avec une petite fille. Au bord du lac, il vit dans la maison retirée de son ancêtre, le premier Houssepount, soldat de l’Empire devenu luthier, doté d’étranges pouvoirs, dont il serait une sorte de réincarnation… Une retraite ?  Échappe-t-on à la violence du monde ? Jérôme Lafargue nous livre le roman de vie d’un homme en symbiose avec la nature qui l’entoure et le constitue. Menacée par des appétits mercantiles, la forêt  devient « nécessairement » son combat. Allers et retours entre présent et passé, incursions dans le fantastique, le roman superpose plusieurs trames de récits autour de la construction d’un personnage dont la sincérité peut émouvoir. Néanmoins l’itinéraire du soldat devenu défenseur chevaleresque de l’environnement a quelque chose d’un peu superficiel. On attend la suite de ce premier volume d’une série consacrée au même héros. (M.T.D. et C.B.)