Le Temps et la Paille

ANGLADE Jean

Avant que sa mémoire ne faiblisse, Jean Anglade fait, à travers l’histoire de Jacques Saint-André, une sorte de bilan de sa vie : souvenirs réels ou inventés d’un Auvergnat né en 1915 pendant que son père charron-forgeron était à la guerre. Grâce à son institutrice, il va jusqu’à l’agrégation d’Histoire qu’il enseigne. Il vit la guerre de 1939, part en Angleterre et perd un bras à Dunkerque en 1941. Au retour, il épouse son amour, Henriette, sa “femme violoncelle”, dont il aura trois enfants. Il reste très attentif à préserver ses élèves de la haine, du racisme, du fanatisme. Au passage il dresse un raccourci savoureux de mai 68. L’orientation inattendue de ses enfants, la mort de sa femme et sa propre vieillesse le plongent dans la solitude d’où il sortira par une dernière occupation : servir de “grand-père d’adoption” grâce à Internet…

 

On retrouve avec plaisir l’intarissable conteur (Une étrange entreprise, N.B. août-sept. 2005) dans ce roman-récit qui évoque avec chaleur une époque, une région, exaltant l’amour de la vie.