Entre son arrestation par les Allemands dans un train et son transfert vers un camp de concentration, Clémence dénombre cent trente-cinq jours. Ce qu’elle vit dans cet intervalle (mise au secret, interrogatoires, prison) et ce qui hante sa pensée (le sort de son réseau de « Résistance », sa capacité personnelle d’endurance) elle le retranscrit à chaud, douloureusement… Écrit clandestinement fin 1943 par Claude Aveline – alias Louis-Marie Martin dans le maquis – et publié sous le pseudonyme de « Minervois » par les Éditions de Minuit début 1944, ce petit livre est une fiction. Clémence est un personnage inspiré par les confidences des cinq amies résistantes, dédicataires de l’ouvrage. Sans doute la ferveur patriote et l’émotion induites par ce texte n’ont-elles plus le même impact qu’à sa parution ; tant de livres ont raconté des parcours identiques. Pourtant la pureté de la langue et des sentiments de l’héroïne continue à toucher.
A.D.