Après Tristano meurt : une vie (NB octobre 2004), qui rassemble les souvenirs de la seconde guerre mondiale d’un homme près de mourir, Antonio Tabucchi explore en neuf récits les détonateurs de la mémoire et leurs incidences. Au détour de situations anodines, le passé se fraie brusquement jusqu’à la conscience un chemin qui dessille les yeux, entame les certitudes et mène les personnages à des revirements inattendus. La mémoire peut être oublieuse et suspendre le fil du temps, autorisant tous les décalages. Mais l’objectif du photographe fixe certaines images dont la trace reste à jamais brûlante.
Dans une écriture alliant poésie, finesse, humour et intensité, l’auteur ne cesse de surprendre. À travers ces nouvelles à la fois singulières et comme dépositaires d’une part commune, affleurent son incessante quête de vérité et le regard aigu qu’il porte sur notre monde et sur l’Histoire.