Le terroriste noir

Dans un petit village des Vosges, débarque en 1940 un jeune Guinéen, tirailleur « sénégalais » en fuite. Bien accueilli, Addi Bâ partage avec les habitants les hivers interminables, les coutumes du pays, les conflits de voisinage et leur offre sa bienveillante différence qui apaise bien des conflits en ces temps troublés. La Résistance locale s’organise ; il en devient le chef respecté, efficace. Trahi, le terroriste noir est exécuté par les Allemands en 1943. Qui est donc ce personnage dont une rue porte le nom ? De nos jours, une narratrice âgée, s’adresse au neveu du héros et ressuscite ses souvenirs pour tracer le portrait d’une figure quasi légendaire. Dans le désordre et en de courts passages qui nécessitent une certaine attention, elle traque la vérité dans cette sombre affaire liée au destin du héros durant la seconde guerre mondiale. À partir d’un fait authentique l’auteur, prix Renaudot pour Le Roi de Kahel (NB septembre 2008), en usant d’une langue imagée de conteur et d’une écriture sensible, forte, unit l’Afrique à une parcelle de France pour exalter l’émotion, le courage exemplaire et la mémoire. Un beau roman en forme d’hommage.