1890. Au nord de la Norvège, l’incendie du domaine de Reinsnes a fait deux victimes dont la sulfureuse Dina. C’est à Karna, sa petite-fille de dix-sept ans, que revient la responsabilité de révéler à la communauté villageoise, lors de l’enterrement, le véritable visage de sa grand-mère meurtrière. Après cette épreuve traumatisante, la jeune fille perd la parole puis est atteinte de crises de démence. Son propre père, médecin, est dépassé. C’est Anna, sa belle-mère, qui prend la décision de partir pour Copenhague. Internée, Karna demeure mutique jusqu’à l’arrivée de Joakim, un psychiatre qui utilise de nouvelles pratiques expérimentales. Après Ces instants-là (NB novembre 2014), Herbjørg Wassmo reprend le fil de l’histoire de Dina, la trilogie qui la consacrait reine de la saga norvégienne. Elle peaufine ici le portrait de deux femmes : Karna, l’héritière d’une famille atypique, détruite par la confession de secrets trop lourds, et Anna, d’une famille traditionnelle, féministe avant l’heure, aspirant à la liberté et l’indépendance. L’écriture parfois empreinte de tristesse est très belle. Certains passages sont un peu répétitifs, mais compensés par la qualité de la construction et l’analyse psychologique des nombreux personnages, passionnés et attachants. (A.-C.C.-M. et C.M.)
Le testament de Dina
WASSMO Herbjørg