Hans et Christophe, deux frères issus d’une famille catholique rhénane, et leur ami, Joseph, prennent position face au nazisme naissant. Hans est séduit par le national-socialisme, Joseph s’y oppose tandis que Christophe, incorporé dans l’armée allemande, joue de sa propre force d’inertie et se réfugie dans une résistance intérieure. Les deux frères se retrouvent, inopinément, sur le front russe et leur rencontre se termine tragiquement. Longtemps après, Christophe et Joseph, réunis, tirent les leçons amères des sept années pendant lesquelles, séparés, ils ont traversé les horreurs de la guerre.
Croix sans amour (*), roman écrit en 1947, baigne dans un climat de rupture brutale, de souffrance et de mort, lourd de cet écrasement de la personnalité par une dictature impitoyable et une armée, initialement triomphante, jusqu’au jour où celle-ci perd pied sur le front russe et se trouve vaincue. Fort de son expérience personnelle de sept années de guerre, Heinrich Böll (Prix Nobel de littérature en 1972, décédé en 1985) fait renaître avec talent cette Allemagne hitlérienne, mais aussi, chez ses héros résistant au nazisme, l’espoir d’un renouveau animé par la foi chrétienne et un mysticisme de la souffrance nourri de l’image du Christ crucifié. Roman réaliste, prenant, de lecture facile et attractive.(*) NB : ce titre est publié avec Le testament autre oeuvre de jeunesse de l’auteur.