Le ton et la trame de ce roman ont tout du “polar” : une enquête visant à retrouver un objet disparu ; sauf que l’objet est un album de vignettes Panini de joueurs de foot des années soixante-dix, et que celui qui le recherche – loin d’être un “privé” – est un collectionneur qui se fait du fric en pourvoyant en pièces rares les collectionneurs dingues dans son genre. L’action mêle des personnages inhabituels : un colocataire manchot travaillant à la morgue et amoureux d’une bouchère, un collectionneur obèse vivant avec un fils handicapé, un patron de bar ex-commentateur télé de matches de football dont la clientèle vient dans son troquet visionner de vieilles compétitions. Et le dénouement, totalement insoupçonnable, montre l’étendue de l’imagination de l’auteur.
Ce premier roman est prometteur. Les personnages sortent de l’ordinaire, le récit à la première personne est d’une écriture familière mais inventive dans son association des mots. Son auteur, presque quinquagénaire, est analyste financier, « un travail consistant à raconter des histoires pour faire rêver les investisseurs » indique avec humour son éditeur.