Alors que Sophie est installée pour goûter avec sa mère, on frappe à la porte. Qui cela peut-il être? L’enfant ouvre et se trouve face à un tigre velu et rayé qui s’invite avec politesse. Mais son appétit vorace ne se contente pas des petits pains, sandwiches et assortiments de gâteaux. Le félin dévore toutes les denrées du réfrigérateur et des placards avant d’étancher sa soif avec toutes les boissons qu’il trouve, depuis le lait jusqu’à la bière. Puis une fois rassasié, il prend congé de ses hôtes avec courtoisie. On baigne dans un univers un brin rétro mais typiquement britannique, tant dans l’atmosphère que dans l’humour. Le décalage du texte réside dans l’opposition entre le flegme des humains et les débordements de l’invité, au demeurant fort civil dans ses relations. La férocité naturelle de l’animal contrebalance la tendresse de l’enfant comme s’il s’agissait d’une peluche ou d’un chat redevenu sauvage. Ne serait-ce d’ailleurs pas un clin d’oeil à Mog, chat fétiche qui fit la renommée de l’auteure? A posteriori, on pense aussi à Calvin & Hobbes. (M.-C.D.)
Le tigre qui s’invita pour le thé
KERR Judith