Le tour complet

SAER Juan José

Les existences parallèles, vaguement symétriques, de Rey, l’écrivain blasé, le sceptique, et de Pancho, le professeur de lettres écorché, indigent affectif, vont se croiser. Le récit s’organise en trois chapitres dans une certaine unité dramaturgique : arrivés chacun à un moment crucial de leur vie – un choix amoureux irrésolu –, leurs situations se répondent dans un même lieu, une ville moyenne, Santa Fe peut-être, un même milieu littéraire, pendant les mêmes quarante-huit heures, dans la même fête anniversaire.

 

L’auteur décrit avec une minutie tatillonne et répétitive la gestuelle, la mise, les expressions, les attitudes et les actes signifiants et anodins d’une pléiade de personnages. Maté, vin et genièvre omniprésents excitent, assoupissent, affinent ou brouillent les propos qui papillonnent de l’écriture à l’argent, de l’amitié à Dieu. Le tour complet est le premier roman de Juan José Saer (Grande fugue, NB octobre 2007) qui deviendra par la suite un écrivain argentin fécond et primé. Un livre dense et désaccordé.