Une gardienne de prison ravitaille en drogue et produits de luxe son amant incarcĂ©rĂ©Â ; un maire collectionne des oeuvres dâart aux frais de sa commune, un autre fait bĂ©nĂ©ficier sa famille de plus-values sur les zones constructibles. Ailleurs, un mandataire judiciaire monopolise les dossiers, quâil ne clĂŽture jamais pour gonfler ses honoraires. Et la belle ville de Dijon confie la construction de sa citĂ© gastronomique Ă lâentreprise la moins attractive, dĂ©jĂ soupçonnĂ©e de malfaçon sur un hĂŽpital…
  La liste longue et variĂ©e des exemples suscite un certain dĂ©goĂ»t et rend perplexe. Certes La France ne bat pas des records mondiaux en matiĂšre de corruption. Cependant, la relative facilitĂ© avec laquelle les corrompus â Ă©lus, fonctionnaires ou chefs dâentreprise â arrivent Ă Ă©chapper aux sanctions sâajoute Ă la lĂ©gĂšretĂ© de ces derniĂšres : une peine de prison avec sursis ne dĂ©courage personne et les amendes sont faibles par rapport aux sommes dĂ©tournĂ©es. Sans parler de la lenteur de la justice et de la frĂ©quence des « enterrements » de dossiers. Pourtant des organismes anticorruption et des moyens existent, encore amĂ©liorables. Les enquĂȘtes paraissent sĂ©rieuses, mais on n’Ă©vite pas la lassitude. (P.Bo. et A.Le.)