Le tour maudit

Jeune prestidigitateur aux dons certains, mais peu connu, William Wilson exerce son art dans des cabarets sans envergure, partageant la scène avec des danseuses. Buveur invétéré, il sombre dans la solitude et une déchéance apparemment inexorable. À Glasgow, où il se produit, il accepte de mettre en sûreté des photos que lui confie un ami, lequel sera plus tard trouvé mort. Il y croise aussi un inspecteur de police partant à la retraite et au comportement suspect. À Berlin où l’a conduit un contrat lucratif, une séduisante spectatrice devient son assistante pour un numéro particulièrement dangereux…

Sans que rien de spectaculaire ne se produise qui pourrait justifier une enquête, le récit, alternant entre les deux villes, s’étend longuement sur les performances de l’illusionniste et les exhibitions de stripteaseuses. Pourtant le style de l’auteure, spécialiste écossaise du roman policier, laisse percer, par des sous-entendus plus ou moins énigmatiques, une ambiance qui capte l’attention. Petit à petit, les non-dits se dévoilent jusqu’au dénouement. Louise Welsh traduit habilement une atmosphère feutrée et ténébreuse, tout imprégnée des mystères de la prestidigitation.