Le tout petit Bébé de la rivière

Alhabita, une éléphante pauvre, découvre en glanant dans les fins de marché un petit être qu’elle soigne, veille, élève et envoie à l’école. Elle l’appelle Ambu. Un jour Alhabita fait une mauvaise chute et tombe malade. En l’emmenant à l’hôpital avec l’aide d’Ali, un gentil voisin, Ambu découvre par hasard l’orphelinat auquel elle a échappé grâce à Alhabita, qu’elle va soigner à son tour.  Depuis des siècles, la naissance d’une petite fille est considérée comme un déshonneur dans les familles indiennes ; beaucoup sont abandonnées dans les orphelinats ou éliminées avant ou après la naissance : ce conte leur est dédié.  L’auteure a choisi de le situer, pour dédramatiser, chez des animaux anthropomorphisés. L’illustration exprime toutes les variétés de sentiments que peut ressentir une mère envers son enfant, et chez le petit être recueilli (souris un lapin ?), on retrouve les manières simples et joyeuses des enfants. Le dessin au pastel, très fin, est aussi doux et tendre que cette histoire à la fin heureuse qui témoigne avec simplicité d’une réalité dramatique.(A.D.)