Avec l’insouciance de ses douze ans, Âtefeh est une petite fille iranienne heureuse. Orpheline, elle vit avec son grand-père qui nourrit sa nature rêveuse de contes et de souvenirs et à côté de deux soeurs, veuves de « martyrs » de la guerre contre l’Irak, qui la gâtent. Pourquoi depuis peu la fillette ressent-elle l’angoisse de ses amies qui cherchent à la cacher ? Dans un pays tenu d’une main de fer par des religieux fanatiques, la vie d’une femme ne vaut que par la réputation qu’on veut bien lui faire et une enfant à peine nubile est une proie pour la lubricité de ces mollahs polygames.
Déjà remarqué dans Neige sur Téhéran (NB mai 2000) pour sa langue poétique et l’intérêt documentaire de son roman, Firouz Nadji-Ghazvini reprend ici les mêmes procédés. L’innocence et la pureté de sa petite héroïne mettent cruellement en relief l’abjection de certains hommes et la cruauté des lois islamiques. Malgré quelques lueurs de poésie, l’horreur l’emporte.