Le triangle d’hiver

DECK Julia

Renvoyée du magasin d’électroménager où elle travaillait, après avoir menacé son chef avec un robot électrique, elle fait le désespoir de la conseillère Pôle Emploi du Havre. En décembre, passe dans le port un paquebot baptisé Sirius, nom d’une étoile de la constellation Le triangle d’hiver. Mademoiselle y voit un signe. Elle va quitter cette vie misérable, elle sera romancière, elle sera Bérénice Beaurivage. Elle part à Saint-Nazaire pour y trouver l’inspiration et y rencontrer l’amour en la personne d’un inspecteur troublé par sa ressemblance avec Arielle Dombasle. Qui pourra l’empêcher de vivre son rêve ? Viviane Élisabeth Fauville (NB octobre 21012) avait fait rentrer Julia Deck dans le monde des écrivains unanimement reconnus. Talent confirmé avec ce second ouvrage qui en reprend certains thèmes. Il y est question d’identité, de maladie mentale, d’ennui abyssal. On assiste pendant un an au « dérapage » de l’héroïne. Compensant le vide intérieur de la jeune et jolie personne, l’intrigue fourmille de détails extrêmement précis. Non dénué d’un humour parfois kafkaïen – la fin ouvre une porte vertigineuse –, son roman, au ton très personnel, porte un regard incisif sur la société.