Le Trou dans le mur

François Laplante, dont l’adolescence a été perturbée par quelques troubles mentaux, traîne sa retraite ennuyeuse dans la Montréal d’aujourd’hui. Rêve ou réalité, il pénètre dans le sous-sol d’un grand théâtre, y rencontre cinq fantômes, acteurs de la faune montréalienne : Gloria, la peu glorieuse chanteuse latino, Willy, le joueur d’harmonica, Valentin, l’acteur français déchu qui a perdu sa langue, Jean le décollé, et Tooth-Pick le tueur sans âme. Ils lui racontent la fin brutale et sordide de leurs misérables vies, en espérant que l’absolution que leur donnera François leur permettra de gagner le paradis des stars et des paumés.

Une incursion de plus de l’auteur (cf. Le cahier bleu, NB mai 2006) dans Montréal, surtout sa rue principale peuplée de prostituées, travestis, drogués, flambeurs, clochards et malfrats, dont la vie tumultueuse anime les bistrots et bordels. Ne cachant pas son amour pour le cinéma en noir et blanc et Fellini, il peint avec affection, dans cette histoire surréaliste aux savoureux accents québécois, des personnages pittoresques, ambigus et détraqués, acteurs et victimes d’un univers truculent mais glauque.