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En 2004, Histoires infâmes (N.B. juil. 2004) avait été choisi comme Livre du Mois. Deux ans plus tard, Le labyrinthe (N.B. juin 2006) n’avait guère été apprécié. Et maintenant ? On retiendra toujours le style tellement fluide et expressif, la phrase si bien balancée, l’humour et la gravité, que se dégage d’emblée de ce nouveau roman un véritable envoûtement. L’histoire est librement inspirée de la vie d’Aristote Onassis, pas tellement l’homme public qui fit fortune, mais l’homme privé, sa maîtrise sur lui-même et son entourage, son aura, sa mégalomanie dévastatrice pour qui ne lui obéissait pas, sa solitude glacée et glaçante sous le soleil des îles grecques. A contrario, et les chapitres alternant passé et présent sont là aussi pour en accentuer le mystère et la cohérence, les croyances de l’ancien enfant sans père, ses phobies dérisoires. Quelle peinture de ce monde de la jet set à travers la vie de sa fille, désaxée et malheureuse pour laquelle il prépare une fête empoisonnée ! Un livre excellent dans sa définition de la vacuité de la richesse.