Le tsarévitch Ivan n’est pas un enfant comme les autres ! On découvre assez vite qu’il est atteint de « survitesse ». Un atout ? Non car il est toujours décalé par rapport aux autres et même handicapé, pour parler, par la vitesse de sa pensée qui fait se bousculer les mots dans sa bouche. Un enfer ! Qui peut le délivrer de cette infirmité ? La babayaga sans doute, très loin au fond des bois. Faut-il encore qu’elle dose bien sa potion… Cette histoire s’enracine dans le folklore russe à la manière des contes traditionnels qu’elle feint de détourner pour la situer aujourd’hui par un jeu d’anachronismes. Une manière de jeter le trouble sur la chronologie et plus largement sur notre conception du temps. Car c’est là le sujet de ce livre qui fait vivre son héros trop vite puis pas assez ou, pire encore, dans un temps inversé. Qu’est-ce que le temps, s’interrogent la philosophie et les sciences, si ce n’est la perception qu’on en a. Mais peut-on vivre avec les autres dans des temps parallèles ? Ce sujet ambitieux méritait une approche plus pointue que ce traitement par le conte. L’histoire, un peu longue, se lit néanmoins sans déplaisir si on s’en contente, l’écrivain ayant su donner à son récit le rythme narratif du conte. (C.B et M.J.C.)
Le tsarévitch aux pieds rapides
POUCHET Victor, LEROY Violaine