Le tutoiement des morts

Un divorce. Un père et son fils se retrouvent périodiquement seuls ensemble. Le père, un savant fou, génial et pathétique, court après de chimériques inventions à la magie desquelles il fait participer l’enfant, un gamin questionneur, curieux des « monstres et merveilles » que l’imagination paternelle lui fait découvrir au cours de leurs nombreux voyages. Au fil des ans, la santé mentale du père s’altère et les rôles s’inversent…

Le roman est le récit de celui qui se souvient de ces moments d’intimité, les retrace avec émotion en réinventant sans doute cet étonnant apprentissage de la vie que fut son enfance, initié à la réflexion philosophique par un adulte angoissé ou désabusé attiré par le précipice d’un monde sans présence humaine. La réponse à cette question est sans doute dans la dernière ligne du roman. Ce qui sauve du néant, c’est l’amour de la vie, l’amour spontané qui fait de nous un père ou un fils contre les spéculations de l’esprit. Car ce roman est profondément un roman d’amour qui trouve pour exprimer les sentiments les plus belles formules, pudiques, vibrantes et poétiques. Le « tigre échevelé » devenu adulte a appris la force du « cœur tout seul et sans l’aide de l’esprit. » (C.B et C.H)