Après cinquante-six ans de vie conjugale exemplaire, Joseph et Zika s’aiment comme au premier jour. Mais les problèmes cardiaques de Zika viennent briser cette harmonie. À l’instigation de leurs enfants, elle part se faire soigner à Paris chez sa fille, célibataire aigrie étroitement logée, tandis que Joseph est recueilli en province dans le foyer mal assorti de son fils qu’égaie cependant la présence de deux petits-enfants. La séparation qu’ils croyaient brève se prolonge et les lourds problèmes de leurs enfants leur font craindre un drame… Par le biais d’un échange épistolaire entre les deux vieux époux et le découpage symbolique qui les conduit du printemps à l’hiver, l’auteure (Femme vacante, NB janvier 2008) noue la tragédie de ce couple dont l’amour fusionnel a porté ombrage à une progéniture qui le leur fait payer cher. Dans un style sans aspérité, aux images plus ou moins bien venues et au vocabulaire parfois inutilement désuet, s’expriment leur amour, leur tristesse lancinante, leurs douloureuses relations avec leurs proches. Mais l’ensemble reste artificiel, voire démodé dans l’évocation d’un passé idyllique, et la violence de certaines scènes est peu crédible.
Le vase où meurt cette verveine
MARTIN Frédérique