Au XIXe siècle, la marche vers le progrès d’un village perdu du Morvan, symbole de la France rurale de l’époque (cf. La muse dans le grenier, NB mai 2003), ne s’effectue pas sans difficulté tant sont pesantes les traditions. Le personnage principal, un grognard rescapé de la grande armée, est une figure emblématique, presque balzacienne. D’abord hostile aux transformations, il y sera entraîné presque malgré lui. Charismatique, solitaire, républicain farouche, anticlérical résolu, il deviendra un notable, plus respecté qu’aimé, car sa richesse l’éloigne de ses concitoyens. Les personnages secondaires sont plus inconsistants, même s’ils permettent d’évoquer le féminisme naissant, le déclin de l’aristocratie et du clergé de province. Il s’agit plus ici de terroir que d’économie, encore que la participation des charrois de boeufs morvandiaux au développement industriel de la France du moment en ait peut-être été un des facteurs. Le style est simple, suffisamment imagé pour rendre la lecture facile et, somme toute, pas désagréable.
Le vent des libertés soulevait la terre
CORNAILLE Didier