Le vent te prendra

BRISSOT Camille

À Crosswind règne un micro-climat rude. Pour permettre de circuler malgré la neige épaisse qui recouvre le sol en hiver, des passerelles relient les hautes tours, aujourd’hui décaties. Un jeune écrivain en panne d’inspiration vient de s’y installer ; il est intrigué par son logeur, qu’il surnomme Heathcliff. Coincé par la neige, il passe la nuit chez lui, et découvre un carnet écrit par une certaine Anna, dont le fantôme (rêve ou réalité) surgit et le supplie. Le lendemain, la gérante entreprend de lui raconter l’histoire d’amour pleine de malheur et de vengeance d’Anna et d’Heatchcliff. Ce dernier fut recueilli par le père d’Anna un soir de tempête.

 

Pour la suite, on pourra se référer aux Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë, dont ce roman est le remake fidèle. Utile ? Transposé dans le décor étrange d’une ville quasi hors du monde et du temps (même si internet existe), il accentue le côté fantastique par une maladie mystérieuse et fatale (le mal du Vent Gris), des rapaces messagers, les « fend-la-bise » qui habitent dans la tour… La modernité rend moins crédible la soumission dont font preuve certains à la cruauté du héros. Est-ce en raison de la relative brièveté du roman ou de sa forme narrative, les personnages ont du mal à exister. Difficile d’accrocher et de croire à cette intrigue désincarnée. (M.D. et C.B.)