Elles ont une saveur douce-amĂšre, ces quinze nouvelles de John Cheever. Telles Ă©taient aussi celles de Lâange sur le pont (NB janvier 2002). Les personnages ne subissent pas de grandes catastrophes, mais par leur faute ou du fait des Ă©vĂ©nements, toujours le bonheur se dĂ©robe. Quâils soient jeunes ou vieux, riches ou pauvres, quâils vivent dans les maisons cossues du New Hampshire ou quâils se soient fixĂ©s Ă Rome, la vie nâest que dĂ©ception et, sous les apparences les plus prometteuses, dĂ©cidĂ©ment, le ver est dans la pomme. Lâart de la nouvelle requiert, pour sĂ©duire en peu de pages, des traits forts, des situations excitantes. Rien de tel dans ce recueil. Lâauteur, Ă©crivain chevronnĂ©, disparu en 1982, a su planter les dĂ©cors, analyser des situations familiales complexes, brosser les portraits de gens ordinaires. Peut-ĂȘtre trop ordinaires⊠Et quel manque de relief !
Le ver dans la pomme
CHEEVER John