Les nombreux lecteurs de Magda Szabó – on se rappelle en particulier Le Faon (N.B. mars 2008) – découvriront ici l’enfance enchantée qui a nourri son oeuvre. Issus de familles aristocratiques, fort impécunieux, ses extraordinaires parents, l’un et l’autre écrivains et musiciens nés, de surcroît érudits, l’ont élevée dans une atmosphère magique où l’imaginaire, le goût du jeu et de l’intelligence ont transcendé un quotidien difficile, illuminé par leur pédagogie fantaisiste. Enfant unique fragile, Magda revoit le Vieux Puits de la cour, fascinant et dangereux. En ressortent en vignettes colorées les portraits de ses merveilleux parents, de leur parentèle, de ses compagnons de jeu… D’autres ressuscitent ses émotions d’enfant passionnée, patriote à l’extrême, ses réflexions d’alors sur le temps, la mort, l’amour. Les rues, les commerçants, le marché de sa chère petite ville s’animent… Avant de mourir, Magda Szabó a laissé là un bien joli hommage à ceux qui l’ont élevée, au vrai sens du terme.
M.W.