Sollicité par son éditeur, un romancier journaliste accepte une tâche difficile : décrypter la rumeur selon laquelle, à la fin du monde fixée par le calendrier maya au 21 décembre 2012, Bugarach serait l’unique endroit où l’on pourra survivre. Il épluche sites Internet et articles de journaux. Puis trois séjours sur place lui font découvrir des gens originaux, natifs ou visiteurs, farfelus ou cartésiens, témoins – ou pas – de lumières étranges, de bruits venus des entrailles de la terre ! L’étonnant Pech de Bugarach au plissement inversé suggère extraterrestres et ovnis aussi bien que vie souterraine (Rennes-le-Château n’est pas loin). Mais le paysage est tout bonnement splendide… Nicolas d’Estienne d’Orves (L’enfant du premier matin, NB février 2012) définit son livre comme « un journal de bord façon Tintin ». Il a enquêté scrupuleusement tandis que le documentariste Rémi Lainé tournait dans le village un film pour Arte. Jamais dupe, il présente, avec une objectivité teintée d’humour, illuminés, mythomanes, hippies vieillissants, ufologues, pseudo-égyptologues, fabricants d’objets délirants, et maire et conseillers qui gardent la tête froide. L’enquête est rondement menée, même dans les lieux où l’on s’imbibe sérieusement autour de nourritures très terrestres. Instructif et amusant.
Le village de la fin du monde : rendez-vous à Bugarach
ESTIENNE d'ORVES Nicolas d'