Alexeï est profondément marqué par l’exil en Sibérie de son aïeul cosaque qui y a été relégué avec sa famille à la fin du XIXe siècle. Ce sang fier qu’il hérite de sa grand-mère se mêle à la judéité de son grand-père, déporté comme elle en Sibérie. À la mort de Staline, son père est libéré ; il arrive à récupérer le gamin de trois ans et ouvre un petit restaurant à Paris, fréquenté par une chaleureuse clientèle d’immigrés de l’Est. Quand il meurt, Alexeï, âgé de treize ans, commence une vie d’errance. Père de deux enfants et peintre reconnu, pourra-t-il enfin trouver la sérénité ? Gilles Laurendon (Paradis ! Paradis !, NB octobre 2004) met en lumière un jeune héros qu’il place au centre d’une saga familiale au triste destin, étalée sur cent cinquante ans et quatre continents. Procédant de façon désormais classique par des allers et retours dans le temps, il privilégie quelques figures hautes en couleur au premier rang desquelles l’ancêtre cosaque et Tchékhov qui cherche à le rencontrer. Il y inclut la description de tableaux, sortes de symboles qui rythment le parcours des personnages, dans un ouvrage qui sait capter l’attention par son style et son sujet.
Le village flottant
LAURENDON Gilles