Monsieur Torticolo ne veut pas prêter son vilo à Madame Croulette, et prétend qu’il est cassé. Sauf qu’elle le voit en faire un peu plus tard. Dépitée, elle se plaint à sa voisine, qu’elle remercie de son écoute par un gâton au chicolat. Cette bonne voisine décide de venger Madame Croulette en jouant un mauvais tour à Torticolo : elle va dérober son vilo avec une canipêche à rallonge.
« Qui a tort, qui n’a pas tort », conclut ce drôle de livre qui se voudrait (dans la dernière page) une réflexion sur la justice et la responsabilité. Malheureusement, il est difficile de s’intéresser à l’histoire, tant la lecture est perturbée par la déformation et l’invention de mots. Le procédé se voudrait sans doute amusant, mais il apparaît au mieux vain, au pire il gêne la compréhension. L’image n’arrange rien; les personnages, réduits à des silhouettes minuscules peu identifiables, sont noyés dans de vastes décors qui détournent l’attention de l’action principale. Et si, comme le texte, les illustrations sont originales, c’est là aussi aux dépens de la lisibilité.