Le violon d’Auschwitz

ANGLADA Maria Àngels

En défendant un violoniste dont le jeu devant ses bourreaux est altéré par un défaut de l’instrument, Daniel, juif polonais déporté, révèle qu’il est luthier. Il se voit confier la fabrication d’un violon qui doit être aussi parfait qu’un Stradivarius, enjeu d’un pari entre le commandant du camp de concentration, sadique et raffiné, et le médecin tortionnaire. Le jeune homme retrouve son savoir-faire qui le sauve du désespoir et permet aux musiciens d’échapper au lager. Il y avait peu de chances pour que l’ex-violoniste du camp, devenu célèbre mais obsédé par ses souvenirs, entende, un demi-siècle après, une femme d’âge mûr faire vibrer pathétiquement un violon au son à nul autre pareil…  Le roman de l’écrivaine catalane, mélange de réalité et de fiction, comporte trois parties, le facteur et son violon en occupant le centre, histoire dans l’histoire. On y apprend les étapes de la fabrication d’un violon, les différentes parties de l’instrument, et les secrets du merveilleux métier de luthier. Les chapitres sont précédés d’extraits de règlements des camps d’extermination, dont le cynisme et la cruauté gratuite glacent, contrastant avec le style apprêté de cet émouvant récit.