D’abord, une histoire vraie : un obus frappe le centre-ville de Sarajevo tuant vingt-deux personnes devant une boulangerie ; un violoncelliste décide alors de jouer pendant vingt-deux jours l’Adagio d’Albinoni à l’endroit précis du drame, au risque de se faire tuer. Puis le roman avec trois protagonistes : Flèche, une jeune femme devenue « sniper » malgré elle, Kenan, qui doit traverser la ville pour se ravitailler en eau, Dragan qui risque sa vie sur le trajet vers la boulangerie où il travaille… et toujours la musique du violoncelle en toile de fond.
Steven Galloway, jeune écrivain canadien, écrit là son troisième roman. Par la juxtaposition de trois vies différentes dans une même ville assiégée où la peur et la mort sont à chaque carrefour, il rend vivantes cette peur et l’angoisse du lendemain, tout en posant des questions profondes sur le bien et le mal, l’utilité de la guerre, le besoin de se tenir debout face à l’adversité, l’importance d’une fierté nationale, l’amour de la patrie. Un style très simple, sans fioritures, recrée bien l’atmosphère d’une ville martyrisée, tout en permettant l’irruption des souvenirs du temps de paix.