Le vol de la mésange.

MASPERO François

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Lise, Manuel, Luc, Gilles, amis de toujours et grands reporters, évoquent des souvenirs empreints d’engagement, d’amour et d’idéalisme : une pêche à la lune un certain 17 juin 1940, l’admiration pour un père initiateur… tôt emmené par la Police allemande, la disparition de Che Guevara, la beauté d’un pont… au milieu des cadavres bosniaques, la mort de témoins engagés telle la photographe Gerda Taro… sont autant de facettes d’une même nostalgie. Les histoires s’entremêlent et de puissants sentiments perdurent de l’une à l’autre, non sans tendresse et retours sur soi mélancoliques. Un désir acharné d’espérance caractérise les protagonistes de l’ouvrage, engagés dans les luttes révolutionnaires des années soixante.

 

Comme dans Les abeilles et la guêpe (N.B. nov. 2002), l’écriture est subtile, exigeante, et François Maspero pose la question de savoir si on peut mourir pour des idées. Si le quotidien est souvent décrit comme dérisoire et si un certain fatalisme se dégage de l’ouvrage, les personnages de ces quatorze courts récits, entre remords et enthousiasme, sont des témoins attachants des questionnements moraux de notre époque.